Le chien est-il vraiment responsable du réchauffement climatique?

un chien dans un monde qui brûle

Bon d’accord, le titre est un peu racoleur, mais l’actualité récente m’oblige à traiter de ce sujet pas si anodin que cela.

Les chiens et le réchauffement climatique, un duo inattendu dans la vaste comédie de notre existence sur cette planète?

Nos chiens, et chats, sont-ils responsables (en partie tout du moins) du dérèglement climatique?

Certaines études laissent entendre que les chiens et chats sont responsables d’une quantité non négligeable d’émissions de gaz à effet de serre, dont acte.

Un auteur du dernier rapport du GIEC a même lancé un pavé dans la marre en déclarant récemment haut et fort sur une chaine d’information que les chiens sont des catastrophes pour l’environnement.

Voici la déclaration en question:

Il faudrait donc qu’on n’ait plus de chien ou de chat pour résoudre la crise climatique? Je me gausse. Je suis très sensible à la situation catastrophique dans laquelle se trouve le monde, mais là c’est pousser le bouchon un peu loin.

Petit billet d’humeur, c’est un sujet sérieux, mais permettez-moi de le déballer avec une touche d’humour, parce que parfois, rire de nos défis peut être le meilleur moyen de les affronter.

L’emprunte écologique des chiens et des animaux de compagnies

Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, les chiens et chats ont une grosse emprunte écologique. 8 millions de chiens et plus de 10 millions de chats en France, les chiffres pèsent.

On ne parle pas d’industrie des animaux de compagnie pour rien: élevage, alimentation, entretient, accessoires… C’est tout une industrie qui est construite autour de nos chers compagnons. Mais c’est surtout l’alimentation qui est pointée du doigt.

Aux États-Unis, l’impact des chiens et des chats sur le changement climatique représenterait 25 à 30 % du total du pays.

D’après une recherche américaine parue dans la revue scientifique PlosOne en 2017, la consommation de viande par les animaux de compagnie aux États-Unis contribuait à l’émission de 64 millions de tonnes de CO2 annuellement, soit l’équivalent des émissions de 13,6 millions de voitures.

Selon NOWU, un média spécialisé dans l’environnement, la nourriture des chiens et des chats serait aussi polluante que celle de 3 millions d’Américains, et leurs déjections représenteraient environ 5 millions de tonnes chaque année.

Selon une analyse réalisée par la Ligue de Protection des Oiseaux, les chats tueraient également 75 millions d’oiseaux chaque année en France.

L’impact des chiens sur le climat est à nuancer

Voici un condensé d’un article parut sur GEO et traitant de la controverse sur la nocivité du chien pour la planète

L’impact des chiens sur le réchauffement climatique est sujet à débat, et les perspectives diffèrent selon les chercheurs. 

  1. Doutes sur l’ampleur de l’empreinte carbone : Les scientifiques ne s’accordent pas sur l’étendue de l’impact environnemental des chiens, principalement lié à leur alimentation. Certains estiment que les calculs sont basés sur des hypothèses inexactes.
  2. Nourriture pour animaux provenant de sous-produits : Certains experts soutiennent que la majorité de la nourriture pour animaux provient de sous-produits de l’industrie alimentaire humaine, ce qui réduit l’impact CO2 de l’alimentation conventionnelle industrielle pour animaux de compagnie.
  3. Variabilité de l’empreinte carbone : L’empreinte carbone d’un chien dépend de divers facteurs, y compris la région du monde où il vit. Par exemple, un chien moyen émettra différentes quantités de CO2 s’il vit aux Pays-Bas, en Chine ou au Japon.
  4. Des choix de consommation humaine peuvent être valorisés pour les animaux : Certains estiment que les morceaux de viande moins appréciés par les humains pourraient être utilisés pour nourrir les carnivores domestiques.
  5. L’impact global dépend du mode de vie humain : Certains chercheurs soulignent que l’impact global des animaux de compagnie dépend du mode de vie humain, et que des changements dans la façon dont les humains vivent pourraient atténuer ces impacts.

Chien et changement climatique: l’arbre qui cache la forêt

Oui, ils ont leurs petites empreintes écologiques, mais soyons honnêtes, nos compagnons ne sont pas les seuls coupables. Nous, les humains, avec nos habitudes de vie délirantes, sommes aussi responsables du carnage environnemental.

De mon point de vue, le problème de l’impact sur la planète des chiens n’est que l’arbre qui cache la forêt dans le sens où il attire l’attention sur un aspect spécifique, mais ne représente qu’une fraction d’un problème beaucoup plus vaste.

En d’autres termes, se focaliser sur l’empreinte carbone des chiens fait le buzz, mais cela détourne l’attention des multiples autres facteurs contribuant au réchauffement climatique et à la détérioration de notre environnement.

  1. Complexité du Problème : La question de l’impact environnemental des chiens est complexe et suscite des débats entre les experts. Cependant, même si l’on parvenait à résoudre cette question (n’y a-t-il pas plus important aujourd’hui?), cela ne résoudrait pas les nombreux autres problèmes liés aux activités humaines, à la surconsommation, et aux modes de vie non durables. Ne scions pas les pieds, retournons la table.
  2. Contribution Humaine Générale : Les chiens ne sont qu’un élément parmi de nombreux autres dans le tableau global de l’impact environnemental de l’activité humaine. Les choix de consommation, les modes de transport, la gestion des déchets, et bien d’autres aspects de notre vie quotidienne ont également des conséquences significatives sur la santé de la planète. Arrêtons de produire quand la surproduction est le problème.
  3. Priorités Environnementales : Bien que la prise de conscience de l’empreinte carbone des chiens soit importante, elle ne doit pas éclipser d’autres préoccupations environnementales cruciales telles que la déforestation, la perte de biodiversité, la pollution de l’air et de l’eau, et les émissions industrielles massives.
  4. Changements de Société Nécessaires : Réduire l’impact sur la planète ne se limite pas à ajuster la manière dont nous traitons nos animaux de compagnie. Cela nécessite des changements fondamentaux dans notre société, et plus particulièrement nous devons nous poser la question de savoir dans quel monde nous souhaitons vivre. L’amour d’un chien ou d’un chat n’est-il pas essentiel dans ce triste monde?

En résumé, bien que la question de l’impact des chiens sur la planète soit pertinente, elle ne doit pas détourner notre attention de la nécessité d’adopter des approches globales pour atténuer le réchauffement climatique et préserver la santé de notre écosystème dans son ensemble.

C’est l’ensemble de notre comportement et de nos choix qui nécessite un examen critique pour façonner un avenir plus durable.

Le réchauffement climatique n’est pas seulement un problème de chiens mangeant un peu trop de viande. C’est un appel à repenser notre mode de vie, à réinventer notre société. Peut-être que nos chiens ont déjà compris cela intuitivement en se satisfaisant de l’essentiel.

Et plutôt que de taper sur nos toutous, laissez-nous profiter de leur amour inconditionnel dans ce triste monde.